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Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans H

Par Geneviève Cusson, Orthopédagogue M.A. et Myriam Asselin, psychoéducatrice

 Chronique orthopédagogique Mystère et boule de gomme, Ski-se-Dit, mai 2022

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans H

Nous connaissons tous un ami, un collègue, un enfant, un membre de la famille qui dit être atteint d’un trouble déficitaire de l’attention. « Ha, moi, j’ai un TDA-H! » Mentionner avoir un TDA excuse bien des maladresses. Mais s’agit-il bien d’un TDA-H…?

 

Le TDA avec ou sans Hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental. C’est-à-dire un trouble qui affecte le développement neurologique, cognitif, et adaptatif. On estime à 7 % le nombre d’enfants et d’adolescents atteints de ce trouble, dont deux fois plus de garçons que de filles, et à moins de 4 % le nombre d’adultes. Cette différence s’explique par la maturation du cerveau à l’âge adulte. Une fois le développement du cerveau achevé, il peut alors mieux répondre aux demandes de l’environnement en s’autorégulant, en s’organisant et en s’adaptant. 

On parle d’un TDA lorsque la majorité des symptômes est d’ordre attentionnel. On constate que la personne atteinte est souvent distraite, lunatique, lente à s’exécuter, prend du retard, oublie ou perd ses choses, a des difficultés à s’organiser, a du mal à persévérer dans les tâches qui exigent un effort soutenu. Si en plus, cette personne a un grand besoin de bouger, a du mal à s’arrêter, parle constamment, répond aux questions avant même qu’elles soient posées, peine à attendre son tour et interrompt la conversation, c’est qu’elle peut aussi être H. En lisant ces comportements, penses-tu à quelqu’un en particulier? Attention, cette personne n’a pas d’emblée un TDA-H, car ce peut être des manifestations d’autre chose… 

En effet, ces manifestations peuvent avoir d’autres causes qu’un TDA-H. Des difficultés d’audition ou un trouble de développement du langage peuvent faire paraitre un individu distrait. Par manque de mots, un enfant peut évacuer son stress et son malaise par une activité motrice plus intense. Il peut alors être vu comme hyperactif. Chez l’adulte, le stress et la fatigue peuvent engendrer des comportements inattentifs et des difficultés à s’organiser. Ces symptômes s’apparentent à ceux de la dépression. Ce qu’il faut retenir est que le TDA-H se manifeste par des comportements incapacitants qui nuisent au bon fonctionnement quotidien de l’individu.

Pour diagnostiquer un TDA-H, une évaluation globale des comportements de l’individu doit donc être faite par un médecin, un (pédo)psychiatre, un (neuro)psychologue. Ni toi ni moi n’avons les compétences pour diagnostiquer un TDA avec ou sans H chez notre ami, collègue ou enfant. Ni même en émettre un autodiagnostic! 

Avec ou sans médicament, que les difficultés vécues soient d’origine neurodéveloppementale ou autres, la meilleure stratégie pour apprendre à vivre avec le TDA-H est d’adopter une approche globale qui implique de reconnaitre ses comportements incapacitants et d’endosser d’autres comportements mieux adaptés à notre environnement. 

Par exemple, il peut être difficile pour un individu ayant un TDA-H de planifier un souper avec des amis. Simple, diriez-vous! Pourtant, de trouver la recette parmi une infinité de recettes, d’adapter celle-ci au bon nombre de personnes, d’aller chercher tous les ingrédients, de commencer la recette à une heure où elle sera prête à temps, de réaliser toutes les étapes de la recette exige une bonne dose de planification, d’organisation et d’attention. Pour pallier un déficit d’attention, l’individu doit nécessairement vérifier tous les ingrédients et dresser une liste, cocher la liste une fois à l’épicerie, établir un horaire de la journée, de chacune des étapes à réaliser, et mettre des alarmes dans son téléphone et, surtout, respecter consciencieusement les étapes de la recette et éviter toutes distractions.

Dans tous les cas, cette stratégie permet, avec ou sans diagnostic d’un TDA-H, de s’ajuster pour mieux fonctionner au quotidien. Modifier des comportements demande du temps et du soutien. Un psychologue, un travailleur social ou un psychoéducateur sont des professionnels tout indiqués pour soutenir cette démarche. Il faudra certes y mettre beaucoup d’effort, être patient et doux avec soi,  car il faudra accepter de vivre quelques écueils… encore.

 

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À propos de Geneviève Cusson

Orthopédagogue M.A. et directrice générale chez Futé

Une véritable passionnée de pédagogie et d’orthopédagogie! En fondant Futé, cette orthopédagogue d’expérience veut partager sa passion, son expertise et ses connaissances pour rehausser le niveau de littératie et augmenter la réussite scolaire.

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